Jouer à Mordheim (© 1999) en 2023, bonne idée ?

Rédigé par Ziterman Aucun commentaire
Classé dans : Wargame, Jeux de figurines, Mordheim Mots clés : aucun
Mordheim, dans sa première version boite, est sorti il y a 34 ans. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'entre temps les jeux d'escarmouches de figurines ont évolué, certes moins vite que les jeux de société ou de cartes, mais tout de même. La durée des parties, la taille des tables, les phases de jeux, le nombre de lancé de dés, la plupart des jeux modernes ont taillé dans le gras concernant ces aspects là.

Alors Mordheim accuse-t-il son âge ?

Je pourrais répondre non, mais ça serait bête, l'article serait fini. Même si le jeu a quelques mécaniques poussiéreuses, l'ensemble offre une expérience satisfaisante au point ou je suis totalement ravi d'y jouer après des années, ma dernière partie doit remonter à 2015.
Avant de vous lancer dans une partie vous devez créer votre bande, ici la création est vraiment plaisante, les bandes sont bien typées, mercenaires, morts-vivants, skavens, chasseurs de sorcières. On reste dans les classiques de Warhammer mais elles ont toutes leurs propres profils bien travaillés et surtout c'est plaisant de se servir de ses 500 couronnes pour la composer et équiper de manière libre chacun de ses membres, ils débutent tous avec une dague gratuite, mais ensuite il faut tout leur acheter, armes, armures, etc. Un petit côté JDR loin d'être anodin.

Vous avez le choix entre des héros avec profils divers (en général 5 max) et des hommes de mains que vous pouvez constituer en groupe et qui pourront progresser collectivement. Les stats blocs sont assez fournis mais ça se joue au D6 donc ça se comprend facilement et les résultats sont bien lisibles.



Le jeu prend toute son ampleur en campagne, il a un intérêt très limité en partie unique, voire aucun. Puisque votre petite bande que vous avez confectionnée avec amour va évoluer, chaque héro et chaque groupe d'hommes de main vont pouvoir gagner de l'expérience et augmenter leurs caractéristiques, ainsi que débloquer des compétences. Bien évidemment vous allez pouvoir les équiper au fil des parties également, avec les couronnes durement gagner lors des âpres batailles. En contrepartie, ils vont pouvoir mourir définitivement après avoir été mis hors de combat ou bien écopé de blessures. Pour moi c'est l'aspect le plus réussi de Mordheim, ce qui fait tout son sel, on s'attache aux membres de notre bande, on les voit évoluer et parfois mourir, c'est dur mais prenant. Cependant, au fil des parties les profils vont se distinguer, on a pas l'uniformité des profils qui est quand même confortable en jeu, ici il faut consulter régulièrement et tenter de ne pas oublier des compétences diverses et variés.



Côté mécanique, chaque camp va jouer son tour complet, par d'activation alternée, c'est l'aspect frustrant du jeu, cependant, on est souvent engagé au corps à corps et on tape quand même durant le tour de l'adversaire, une fois engagé les combats et l'ordre pour taper se résolvent à l'initiative. Malgré tout, il y a moyen de bien subir le tour de l'adversaire si on est pas vigilant à ses placements, c'est un jeu assez tactique de ce côté là, il va falloir se mettre à couvert, se cacher pour ne pas être détecter et placer ses sbires qui vont pouvoir intercepter les charges pour protéger les héros par exemple. Malgré ce défaut, le jeu se rattrape sur d'autres aspects. Les combats peuvent être expéditifs, ce qui est une bonne chose pour la durée des parties mais pour éviter une létalité trop importante, sachant que la grande majorité des figurines ont 1 PV, on peut être à terre ou sonné plutôt que d'être mis hors combat direct.

Le tour est composé de manière assez classique, une phase de ralliement durant laquelle on va tenter de rallier les fuyard, changer l'état de ce qui sont à terre ou sonné. Lors de cette phase, une bande qui a perdu 25% de ses effectifs peut choisir de dérouter volontairement, si elle ne le fait pas, elle doit réussir un jet de commandement pour rester. Cette mécanique là est essentielle et intéressante, ça permet d'avoir des engagements qui ne s'éternisent pas et surtout de sauver ses billes. La phase de mouvement consiste à d'abord jouer les charges (qu'on ne peut pas mesurer ce qui donne parfois des situations intéressantes) et les autres mouvements. Puis vient la phase de tir et enfin la phase de corps à corps.



La phase de tir et de CAC vont apporter leurs lots de jets de dés. Là aussi, on se retrouve avec une mécanique qui peut sembler datée mais qui au final ne rallonge pas temps le jeu tant que ça. Une phase de tir ou de CAC individuelle peut être accompagnée de 3 à 5 jets de dé, 3 la plupart du temps, jet pour toucher, jet pour blesser jet de blessure. Mais on peut y ajouter un jet de sauvegarde et un jet sur la table des critiques, la vache ça fait beaucoup non ? En réalité, une fois qu'on a compris le tableau des touches et des blessures, tout cela se résout rapidement, la lecture facile des dés 6 et le nombre limité qu'on lance permettent de lisser cette mécanique qui parait suranné au premier abord. Je craignais de remettre le nez dedans, mais en pratique ça roule pas mal.





Les scénarios sont variés, mais relativement classiques, ça manque un petit peu de rebondissement mais une fois les mécaniques acquises il est possible d'ajouter des évènements aléatoires pour pimenter le jeu. La mise en place de la table peut être un frein, déjà il faut une surface de 120 sur 120, là ou sur les jeux modernes on est plus sur du 90 par 90, voire du 60 x 60. Et surtout il faut un max de décors avec de la verticalité pour profiter réellement du jeu.



Après la partie, vous allez tirer sur des tables de blessures graves pour connaître le sort de vos membres mis hors combat. Mais également gérer les passages de niveau. Puis vous allez ensuite récupérer vos trésors et vos trouvailles qui vous permettra d'agrandir votre bande et d'équiper ses membres. En somme, un jeu dans le jeu, une phase tout aussi intéressante que la bataille en elle même.

Malgré son âge avancé Mordheim a une proposition ludique tout à fait intéressante, elle n'a pas pris une ride. Certaines mécaniques sont un peu datées mais pas au point de le rendre indigeste, les accepter vaut largement le coup pour profiter de ce superbe jeu en mode campagne. Un vrai plaisir.

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